Les grands monuments tels que l’Obélisque d’Assouan de l’Égypte antique témoignent de la grandeur de cette civilisation aujourd’hui disparue et de ses pharaons qui les avaient fait bâtir.
Les carrières de pierre, elles, révèlent les efforts consentis par le peuple égyptien pour ériger les imposants édifices commandés par leurs dirigeants. La plus célèbre d’entre elles est sans aucun doute la grande carrière de granite rose d’Assouan. C’est elle qui abrite l’obélisque d’Assouan inachevé qui nous intéresse.


Exploitée il y a environ 3 500 ans, cette carrière permet aux touristes et aux archéologues de notre époque de découvrir les secrets des plus grands obélisques érigés un peu partout en Egypte.
La fabrication de l’obélisque inachevée d’Assouan a été commandée par la reine Hatchepsout en 1 500 av JC. À cette période, ces monolithes symbolisaient l’omniprésence du dieu créateur Atoum-Rê.
Particulière attachée à Amon-Rê, qui est l’une des formes de cette divinité, la reine Hatchepsout a tenu à lui rendre hommage en dressant un monument à la hauteur de sa grandeur.
Elle décida alors de faire bâtir le plus grand obélisque jamais construit en Égypte, et souhaitait l’ériger devant le temple d’Amon-Rê à Karnak, dans la cité de Thèbes. La carrière de granite d’Assouan fut donc réquisitionnée par la reine pour les travaux.
Sous la directive des architectes royaux, les tailleurs de pierre choisirent le banc rocheux le plus homogène du site. Ils commencèrent à damer sa surface pour la rendre parfaitement lisse. Puis, ils creusèrent des tranchées tout autour de la roche. Cette partie devait constituer l’épaisseur de l’obélisque.

Tandis qu’ils debutaient la taille de la partie inférieure de l’obélisque, un bruit sourd et déchirant se fit entendre.
Un son qu’ils ne connaissaient que trop bien. Ils se précipitèrent tous à la surface du monument. Leurs inquiétudes furent alors confirmées. Une grande fissure était apparue à la surface de l’obélisque en formation. La pierre avait en effet fissuré sous les coups d’outils. En un instant, tout le travail des tailleurs fut réduit à néant.
Informée de l’accident, Hatchepsout y vit un signe des dieux: elle décida alors que son neveu et successeur, le Pharaon Thoutmôsis III, deviendrait le bâtisseur des obélisques de Karnak, ce qu’il accomplira quelques années plus tard.
Le projet de la Reine Hatchepsout fut donc abandonné et l’obélisque demeura inachevé a tout jamais…